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20 décembre 2007

Cela fait une année...

Et oui, déjà une année que j'ai ouvert ce blog... C'était la première fois le 20 décembre 2006 que j'écrivais. Le thème de mon article était "J'ai craqué" http://www.canalblog.com/cf/fe/tb/?bid=226138&pid=3481.

Je ne pensais pas à ce moment que j'ouvrirais d'autres blogs ! Le deuxième blog que j'ai ouvert est celui consacré à la Vallée de Joux. Je me disposais à décrire les belles ballades à pied, à raquettes ou à vélo que l'on pouvait y faire. Je pensais aussi décrire certaines personnes, qui m'avaient apporté leur soutien et leur sourire durant notre traversées difficile de ces dernières années.

Puis, mon épouse est décédée le 23 janvier et tout à basculé. J'ai alors ouvert 2 autres blogs: l'un en sa mémoire sur lequel je n'écrirai plus après le 29 janvier 2008, l'autre sur mon chemin de deuil. J'y ai écrit des pensées très personnelles au risque d'être mal compris, peut-être jugé ou condamné. Mais j'ai désiré témoigner qu'Iris n'était pas simplement une suicidée, puisque pendant 4,5 mois, nous avons cru à cela. Heureusement, le rapport médico-légal nous a apporté la preuve du contraire. Je ne supportais pas que l'on puisse garder de mon épouse que le fait qu'elle se soit suicidée, qu'on l'étiquette à jamais. Elle qui avait déjà beaucoup souffert de se sentir jugée parce qu'elle souffrait de problèmes de poids... Ce blog est donc simplement, avec mes moyens, une reconnaissance de ce qu'elle a été pour moi et pour mes filles: une femme qui a apporté de la joie autour d'elle et du soutien à ceux qui en avaient besoin. J'en ai fait partie. Humaine, elle avais ses défauts et ses qualités. Ce n'était donc pas une personne parfaite, comme chacun de nous. D'ailleurs elle en était bien consciente et parfois, comme je l'ai déjà écrit, nous riions de nos faiblesses. Il nous arrivait aussi de devoir nous pardonner l'un l'autre car nos personnalités ou nos idées s'entrechoquaient. Mais j'ai aimé cette femme jusqu'au bout et son souvenir restera à jamais gravé dans mon coeur. Je ne veux pas qu'elle devienne à l'avenir un fantôme qui m'empêche de vivre et qui obstrue mes nouvelles relations. Je désire simplement que l'on garde d'elle le souvenir d'une femme parfois fragile, mais souvent forte, qui a été une merveilleuse épouse et mère. Depuis le 28 décembre 1980, date à laquelle elle a répondu affirmativement à ma déclaration d'amour, elle a été la seule qui a vécu avec moi en tant que compagne, épouse, amante, mère de mes filles et meilleure amie. Je sais, dans ce monde ou les liens se défont plus rapidement qu'ils ne se forment, cela peut paraître puéril, rétrograde. Mais je ne regrette rien et si je devais recommencer, je recommencerai. Je suis fier de ce que j'ai pu vivre avec Iris. J'étais heureux de notre complicité qui s'est fortifiée au gré de nos épreuves comme de nos joies. Le moment le plus difficile que j'ai vécu avec elle était l'année 2002. En particulier de mai à octobre. C'était une année de grand changement et nous étions fragilisés car nous avons appris à cette époque ce qu'était la solitude. Nous nous sommes même disputés le jour de notre vingtième anniversaire de mariage. Nous l'avions profondément regretté. Nous espérions vivre le prochain anniversaire "à chiffre rond" dans la joie et dans la fête avec nos prochres: le 25ème. Cela aurait dû être le 8 mai passé. Je l'ai passé, en partie, devant sa tombe, seul, en me faisant tremper de la tête aux pieds par un violent orage.

La vie est étrange. Le dimanche 21 janvier, elle était dans son lit car elle avait fait une hypertension assez sévère. Elle s'était levée et je lui avais montré mes deux blogs. Elle m'avait dit qu'elle les lirait avec plaisir et s'amusait de ma nouvelle idée. Car j'étais comme cela: toujours quelques idées à creuser, toujours de nouveaux champs d'investigation à découvrir, toujours une nouvelle formation à suivre. Parfois cela l'ennervait, souvent elle se moquait gentiment de moi.

Nous ne sommes pas toujours conscients de ces moments rares qui deviendront des moments inscrits en nous pour toujours. Le soir avant, nous avions parlé de la dame d'Isieu qui avait fait l'objet d'un texte sur mon blog. Elle avait regretté de ne pas voir le film mais je lui avais dit: ils le repasseront, il ne faudra pas le louper. Il a repassé et j'ai pleuré car elle n'était plus là. Durant ce dernier week-end, quelque chose de bizarre s'agittait en moi. Le lundi aussi. Je pense que j'étais averti de son départ, mais je ne l'ai pas compris sur le moment. Ce que j'aimerais revenr en arrière pour lui dire correctement au-revoir.

Elle est partie le lendemain. Ce qu'elle aimait le plus, son matériel de bricolage, a brûlé avec elle.

Je ne pensais pas il y a une année qu'une année plus tard je parlerai d'elle au passé...

La vie, malgré tout, est belle. C'est vrai je souffre encore. La première année de deuil est très dure. Mais, je n'ai pas perdu l'envie de vivre même si parfois dans de courts instants, je l'avoue, j'aspire à quitter ce monde dur et froid. Non, je souhaite continuer la route et terminer la vocation qui m'a été adressée par Celui qui est au-dessus de tous et qui encore bien plus cette dernière année m'a montré à quel point Il m'aimait en Jésus-Christ: mon Père céleste.

Durant cette année, je n'ai pas rencontré beaucoup de bloggeurs. J'en ai été parfois déçu. Peut-être même ne suis-je plus lu. Mais cela ne fait rien: écrire me permet de donner du relief à la réalité et de reprendre des force pour parcourir mon chemin. Je remercie ici les rares personnes qui m'ont envoyé un message de sympathie.

Alors c'est décidé, je rempile pour une année ! 

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